[n° ou bulletin] est un bulletin de
Titre : |
31 - septembre 2011 - La contre-révolution informatique |
Type de document : |
texte imprimé |
Année de publication : |
2011 |
Importance : |
1 vol. |
Présentation : |
ill., couv. ill. en coul. |
Format : |
31 cm |
Prix : |
4,00 EUR |
Langues : |
Français (fre) |
Concepts : |
Sans schéma
Internet
|
Résumé : |
Le premier usage des machines à calculer et des machines programmables a été de « rationaliser » les processus de production. En automatisant, en accélérant et en rendant plus flexibles la production, et la gestion des comptes et des stocks, l’informatique a intensifié, et continue d’intensifier, l’exploitation salariale. En plus de licencier des travailleurs-euses devenu-e-s inutiles, l’implantation de l’informatique dans les entreprises a souvent transformé l’organisation du travail. Elle rend le travail des salarié-e-s encore en activité moins autonome, moins créatif et plus pénible. Avec l’arrivée de l’ordinateur dans les foyers, et surtout depuis l’accès grand public au réseau Internet, l’informatique est devenu également un outil de communication. Des discours sont alors apparus qui vantaient les vertus démocratiques et libératices d’Internet : celui-ci permettrait de diffuser gratuitement, et ce partout dans le monde, des informations alternatives et militantes. De par sa structure en réseau, décentralisée, il faciliterait des modes d’organisation horizontaux en permettant une égale participation de toutes et tous, que l’on vive à Bangalore ou en Lozère.
Ainsi, il suffirait de détourner l’usage de cet outil pour le mettre au service de la construction d’une société libertaire et saper les fondements du système actuel. Alors pourquoi la « révolution informatique » est-elle menée de fronts par les industriels et les gouvernants, soutenus par les médias dominants ? Tout d’abord, il semblerait que la contribution de l’informatique, et d’Internet en particulier, aux mouvements d’émancipation soit plus modeste et ambigüe qu’annoncée. D’une part parce que les avantages de ces outils ont été exagérés, et leurs inconvénients rarement considérés. D’autre part, parce que, aussi utiles qu’ils puissent être, ce ne sont que des outils de communications, dont l’utilisation correcte peut être cruciale, mais jamais suffisante. Mais surtout, en s’immisçant dans les foyers, les transports, les écoles ou les bibliothèques, en se faisant toujours plus discrète grâce aux progrès des nanotechnologies, ce n’est plus seulement les chaînes de montages que l’informatique tend à « rationaliser », mais tous les aspects de la vie. Il ne s’agit pas seulement de dénoncer les dérives que seraient le fichage généralisé, ou l’observation des communications par des entreprises ou des États.
Il est également nécessaire de bien comprendre et d’enrayer l’idéal du tout-numérique. Idéal d’une société où tout pourrait être quantifié, de la production de légumes jusqu’au mécontentement de la population, et ainsi géré, de manière toujours plus automatique et plus rapide. |
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[n° ou bulletin] est un bulletin de
31 - septembre 2011 - La contre-révolution informatique [texte imprimé] . - 2011 . - 1 vol. : ill., couv. ill. en coul. ; 31 cm. 4,00 EUR Langues : Français ( fre)
Concepts : |
Sans schéma
Internet
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Résumé : |
Le premier usage des machines à calculer et des machines programmables a été de « rationaliser » les processus de production. En automatisant, en accélérant et en rendant plus flexibles la production, et la gestion des comptes et des stocks, l’informatique a intensifié, et continue d’intensifier, l’exploitation salariale. En plus de licencier des travailleurs-euses devenu-e-s inutiles, l’implantation de l’informatique dans les entreprises a souvent transformé l’organisation du travail. Elle rend le travail des salarié-e-s encore en activité moins autonome, moins créatif et plus pénible. Avec l’arrivée de l’ordinateur dans les foyers, et surtout depuis l’accès grand public au réseau Internet, l’informatique est devenu également un outil de communication. Des discours sont alors apparus qui vantaient les vertus démocratiques et libératices d’Internet : celui-ci permettrait de diffuser gratuitement, et ce partout dans le monde, des informations alternatives et militantes. De par sa structure en réseau, décentralisée, il faciliterait des modes d’organisation horizontaux en permettant une égale participation de toutes et tous, que l’on vive à Bangalore ou en Lozère.
Ainsi, il suffirait de détourner l’usage de cet outil pour le mettre au service de la construction d’une société libertaire et saper les fondements du système actuel. Alors pourquoi la « révolution informatique » est-elle menée de fronts par les industriels et les gouvernants, soutenus par les médias dominants ? Tout d’abord, il semblerait que la contribution de l’informatique, et d’Internet en particulier, aux mouvements d’émancipation soit plus modeste et ambigüe qu’annoncée. D’une part parce que les avantages de ces outils ont été exagérés, et leurs inconvénients rarement considérés. D’autre part, parce que, aussi utiles qu’ils puissent être, ce ne sont que des outils de communications, dont l’utilisation correcte peut être cruciale, mais jamais suffisante. Mais surtout, en s’immisçant dans les foyers, les transports, les écoles ou les bibliothèques, en se faisant toujours plus discrète grâce aux progrès des nanotechnologies, ce n’est plus seulement les chaînes de montages que l’informatique tend à « rationaliser », mais tous les aspects de la vie. Il ne s’agit pas seulement de dénoncer les dérives que seraient le fichage généralisé, ou l’observation des communications par des entreprises ou des États.
Il est également nécessaire de bien comprendre et d’enrayer l’idéal du tout-numérique. Idéal d’une société où tout pourrait être quantifié, de la production de légumes jusqu’au mécontentement de la population, et ainsi géré, de manière toujours plus automatique et plus rapide. |
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